5 Mai 1972
A 3 ans, je mouillais deja mes fonds de pantalons sur le deriveur paternel : un Stern. Si tot pris par la fascination de la voile, je ne pouvais guere m'arreter la.
A 17 ans, je passe mon monitorat de deriveur aux CREPS des Sables d'Olonne. Alors commencent les vacances scolaires au fil de l'eau : Aix-Les-Bains, la Vendee, l'Aveyron.
A 20 ans, mes etudes m'amenent a Marseille ou je rencontre l'ami Patrick. Nous revons alors d'un Tour du Monde a la voile comme tant d'autres. Les lectures et discussions de comptoir vont bon train et nous murrisons quelques projets. Nous nous orientons alors naturellement sur l'habitable. Pendant 3 ans se succedent les convoyages autour de Marseille sur JOD et Selection. Nous participons a la Spi-Dauphine 93 et 94 ainsi qu'aux editions de la SNIM sur Selection. Puis une saison en Class 8 nous permet d'apercevoir le sport de haut-niveau.
Mais deja les etudes s'achevent et il faut « servir la nation ». Je me porte alors volontaire pour le Grand Sud et hiverne 13 mois en Terre Adelie sur la Base Dumont D'Urville. J'ai alors la chance incroyable de traverser les 40emes rugissants, les 50emes hurlants puis les 60emes sifflants (et vomissants) a bord de l'Astrolabe. Je decouvre par la meme occasion ce continent australien qui me fait tant rever. Hobart, Melbourne, puis plus tard Perth ; ces immensites territoriales conjuguees a l'ecologie des australiens donnent a ce pays une nature brute, sauvage et a la fois hospitaliere. S'ensuit alors un passage oblige a Paris dans l'espoir de repartir rapidement. Une compagnie de forage petrolier m'offrira l 'opportunite de faire des essais hydrodynamiques dans les bassins de carene de Toulon puis de « MARIN» en Hollande. Ce dernier est repute pour avoir realise les essais en 1981 de la quille a ailettes revolutionnaire d'Australia II pour l'America's cup. La coupe quittait enfin les Etats-Unis. Ces essais acheves, la construction de la plate-forme grandeur nature m'amene a Singapour pour le suivi de chantier.
Quelques souvenirs forts:
- Lors d'une croisiere en Bretagne sur JOD 35, nous avons rencontre le trimaran BROCELIANDE par mer calme et 10 noeuds de vent au pres. Rencontre magique dans un feulement d'air.
- Une etape Hyeres - Saint Mandrier sur SUN FAST 39 par 45 noeuds de mistral au pres. La mer etait blanche, le bateau montait, descendait, tapait. 5 heures de douche et un sourire radieux sur une face salee a l'arrivee.
- Un dematage a la spi-dauphine sur le Selection alors que nous etions dans le peloton de tete. L'impression d'etre soudainement trahi.
- Slalomer autour des dizaines de navires mouilles dans les eaux singapouriennes a bord d'une jonque chinoise authentique. Merci encore a son courageux equipage qui continue de naviguer vers Saint-Malo.
- La decouverte de mouillages sauvages en Corse et en Thailande. Regards emerveilles sur la Nature a l'unisson d'un equipage enthousiasme.
- Et tous ces moments privilegies ou l'equipage ne forme plus qu'UN : en regate pour faire avancer le bateau, en croisiere pour connaitre le sens du mot amitie.
- Parce qu'il y a tant de paysages a contempler, d'hommes a decouvrir, de moments forts a vivre, de reves a realiser, je desire tenter une longue navigation.
